بِسْمِ اللهِ الرَّحْمَنِ الرَّحِيم

La louange est à Allâh le Seigneur des mondes Celui Qui existe sans début, sans fin, sans endroit, sans comment et ne dépend pas du temps, rien n’est tel que Lui et Il est Celui Qui entend et Qui voit, quoi que tu puisses imaginer Dieu en est différent, et que l’élévation en degré et la préservation de sa communauté de ce qu’il craint pour elle soient accordées à notre maître MouHammad Al-‘Amîn, l’Honnête, celui qui a appelé à la religion de vérité, l’Islam la religion de tous les Prophètes du premier ‘Adam au dernier MouHammad.

Le Messager de Allâh, Salla l-Lâhou `alayhi wa sallam a dit :

« إنَّ الإسْلاَمَ بَدَأَ غَرِيباً وَسَيَعُودُ غَرِيباً كَمَا بَدأَ فَطُوبَى لِلْغُرَبَاء »

(‘inna l-‘islâma bada’a gharîban wa saya`ôudou gharîban kamâ bada’ faTôubâ li l-ghourabâ’)

Ce qui signifie : « L’Islam est apparu étranger et redeviendra étranger comme il a commencé, alors bonne nouvelle aux étrangers », [rapporté par Mouslim et Al-Bayhaqiyy], On lui a demandé : Qui seront les étrangers ô Messager de Allâh ? Il a dit :

« الذِينَ يُصْلِحُونَ مِنْ سُنَّتِي مَا أَفْسَدَ النَّاس »

(‘al-ladhîna youSliHôuna min sounnatî mâ ‘afsada n-nâs )

Ce qui signifie : « Ceux qui corrigeront ce qui a été corrompu dans la voie – sounnah – que j’ai tracée ».

Or la Sounnah du Prophète est la Loi que le Prophète a transmise, c’est à dire la croyance et les jugements de la Loi révélée. Il y a dans ce Hadîth la bonne nouvelle pour celui qui s’attachera, à notre époque où la corruption s’est répandue dans la communauté, à la Sounnah du Prophète c’est-à-dire à sa Loi révélée.

Allâh ta`âlâ dit :

﴿ ليْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ ﴾

(layça kamithlihi chay’)

ce qui signifie : « Rien n’est tel que Lui » ﴾sourat Ach-Choura /11﴿, c’est-à-dire que Allâh ta`âlâ n’a de ressemblance avec aucune de Ses créatures, d’aucune façon que ce soit. Il n’a donc pas besoin d’un endroit dans lequel se trouver, ni d’une direction dans laquelle Il serait localisé. Il est tel que notre maître `Aliyy, que Allâh l’agrée, a dit : « Allâh existe de toute éternité et l’endroit n’existe pas de toute éternité, et Il est tel qu’Il est de toute éternité – c’est-à-dire sans endroit – » ﴾rapporté par Abou Mansour Al-Baghdadiyy﴿. Il y a dans le verset cité une preuve pour Ahlou s-Sounnah de l’exemption de Allâh de toute ressemblance avec ce dont l’existence a un début. L’exemption de Allâh de toute ressemblance avec ce dont l’existence a un début signifie qu’Il n’a pas de ressemblance avec les créatures. Cet attribut de Allâh fait partie des attributs qui indiquent l’exemption de Allâh de ce qui n’est pas digne de Lui.

La preuve de cet attribut selon la raison est que s’Il avait une quelconque ressemblance avec l’une de Ses créatures, le changement et l’évolution qui sont possibles au sujet des créatures seraient possibles à Son sujet. Si cela était possible à Son sujet, Il aurait besoin de qui Le ferait changer, et celui qui a besoin d’autrui n’a pas la divinité. Il est donc établi que Allâh n’a de ressemblance avec aucune chose.

Quant à la preuve par les textes de l’exemption de Allâh de toute similitude avec les créatures, il y a Sa parole ta`âlâ :

﴿ ليْسَ كَمِثْلِهِ شَىءٌ ﴾

(layça kamithlihi chay’)

qui signifie : « Rien n’est tel que Lui ». C’est la preuve du Qour’ân la plus explicite à ce sujet. En effet, nous comprenons de ce verset l’exemption absolue car Allâh tabaraka wa ta`âlâ y a cité le terme « chay’ » qui est ici sous forme indéterminée dans un contexte de négation, et si la forme indéterminée est utilisée dans un contexte de négation, cela signifie la généralité. Par cette phrase, Allâh tabaraka wa ta`âlâ nie à Son sujet la ressemblance avec les corps et les caractéristiques des corps (‘a`rad). Tout comme Il n’a pas de ressemblance, tabaraka wa ta`âlâ, avec les corps qui ont une Ame – les humains, les jinn, les anges et les animaux–, Il n’a pas non plus de ressemblance avec les corps célestes ou terrestres. Allâh tabaraka wa ta`âlâ n’a pas restreint la négation de la ressemblance à un genre particulier des créatures. La négation de la ressemblance de Allâh englobe Son exemption de l’endroit et de la direction, du volume et du comment. Le corps est concerné par le volume, la surface et les limites. Allâh ta`âlâ n’est pas un être limité, possédant une quantité et une étendue, petites ou grandes.

Si un assimilationniste [mouchabbih : qui assimile Allâh à Ses créatures] prétend à tort que (le Qour’ân et le Hadîth indiquent que Allâh ta`âlâ est localisé dans la direction du haut), comment lui répondre ? La réponse vient des textes eux-mêmes car ce groupe, le groupe des assimilationnistes prétend que : (nous confirmons à Allâh ce qu’Il a confirmé pour Lui-même et nous nions à Son sujet ce qu’Il a nié pour Lui-même). Ils veulent insinuer par leur parole (nous confirmons à Allâh ce qu’Il a confirmé pour Lui-même) qu’il faudrait confirmer que Allâh a une ressemblance avec les créatures. Ensuite, par leur parole : (nous nions à Son sujet ce qu’Il a nié pour Lui-même), ils insinuent qu’il faudrait nier qu’Il est exempt de la localisation dans l’espace et les directions, et qu’Il est exempt du fait d’être un corps et de tous les attributs des corps tels que le mouvement, l’immobilité, le déplacement, le changement d’humeur et de tous les attributs des corps.

Les assimilationnistes les plus anciens disaient : (Allâh est un corps impalpable, une lumière qui scintille). Quant à ceux de notre époque, ils disent qu’Il est un corps palpable ! Pour preuve, ils disent : (Au jour dernier, lorsqu’il sera demandé à l’enfer : Es-tu plein ? Et qu’il répondra : Y en a-t-il encore ? Alors Allâh y mettra son pied sans qu’il soit brûlé) ! C’est bien la preuve qu’ils attribuent le corps à Allâh

Si l’un d’entre eux s’avise maintenant de citer le Hadîth de Al-Jariyah comme preuve que le Prophète aurait soi-disant demandé : (où est Dieu ?) et que la femme esclave aurait répondu (dans le ciel), on lui répond ce qui suit : Ce Hadîth contredit un Hadîth moutawâtir [Hadîth rapporté par un grand nombre de compagnons, témoins auditifs ou oculaires, à un grand nombre de rapporteurs à chaque génération], qui a été rapporté par quinze ou seize compagnons. Le Hadîth moutawâtir comporte sa parole `alayhi s-salâm :

« حتى يشهدوا أَن لاَّ إِلـه إلاَّ الله وأنِّي رَسُولُ الله »

(Hattâ yach-hadôu ‘an lâ ‘ilâha ‘il-la l-Lâh wa ‘annî raçôulou l-Lâh)

Ce qui signifie : « Jusqu’à ce qu’ils témoignent qu’il n’est de dieu que Allâh et que je suis le Messager de Allâh ».

Ce Hadîth signifie donc qu’on ne juge quelqu’un musulman que sur sa prononciation des deux témoignages.

Le Hadîth de Al-Jariyah, dans sa version rapportée par Mouslim, comporte le sens que le Prophète se serait contenté de la parole (fi s-samâ’) de cette esclave pour la juger musulmane. Le maître de cette esclave l’avait effectivement amenée pour que le Prophète vérifie qu’elle était croyante dans le but de l’affranchir.

Dans ce Hadîth, le Prophète aurait demandé à l’esclave : (‘ayna l-Lâh), elle aurait répondu : (fi s-samâ’) puis il lui aurait demandé (man ‘ana ) « Qui suis-je ? » elle aurait répondu : « Le Messager de Allâh », il aurait alors dit à son maître : ce qui signifie : « Libère-la car elle est croyante ». D’une part la version rapportée par Mouslim ne viendrait que d’un seul compagnon. D’autre part, expliquer ce Hadîth selon le sens apparent présente une contradiction avec le Hadîth moutawâtir qui a été rapporté, lui, par quinze compagnons.

En effet, le Hadîth de Al-Jariyah donne l’illusion qu’il suffirait que quelqu’un dise : (Allâh fi s-samâ’) pour être jugé croyant alors que ceci est contraire à la vérité. Voilà donc comment on les reprend.

Si maintenant quelqu’un avance que les savants qui ont commenté Mouslim –An-Nawawiyy, Ar-Raziyy et d’autres– ont approuvé ce Hadîth, le Hadîth de Al-Jariyah, la réponse à leur faire est la suivante : Ils ne l’ont pas pris selon le sens apparent mais ils l’ont interprété.

An-Nawawiyy, Ar-Raziyy et d’autres qui ont commenté le livre de Mouslim n’ont pas pris ce Hadîth selon le sens apparent comme vous l’avez fait vous-mêmes mais ils ont dit que (‘ayna l-Lâh) vient dans le sens de l’interrogation sur la glorification et l’éminence de Allâh et non pas dans le sens de l’interrogation sur la localisation dans l’espace.

En effet on dit dans la langue arabe (‘ayna foulân –‘ayna Untel– ?) dans le sens de quel degré a-t-il ? Quelle est l’élévation de son mérite ? D’autre part, lorsque l’on dit (fi s-samâ’), cela peut signifier, dans la langue arabe, la supériorité du mérite. C’est de cette manière que les deux savants du Hadîth, An-Nawawiyy et Ar-RAziyy, l’ont interprété : ils ne l’ont pas pris selon le sens apparent comme l’ont fait les assimilationnistes. Si vous abandonniez le sens apparent et si vous interprétiez le Hadîth comme ils l’ont interprété, vous seriez sauf de la mécréance par rapport à cette question-là, à l’exemple de ces illustres savants lorsqu’ils l’ont compris différemment du sens apparent et en ont fait l’interprétation : ils ont écarté le sens qui vient communément à l’esprit, ils ne l’ont pas expliqué selon le sens apparent et se sont ainsi préservés de la mécréance.

Quant à celui qui en retient le sens apparent et déclare : (ceci est une preuve que Allâh est localisé dans le ciel), son jugement est qu’il n’est pas musulman. L’expression (fi s-samA’) est utilisée dans la langue tantôt pour indiquer la localisation, tantôt pour exprimer le mérite : Allâh a révélé ainsi qu’Il a des attributs de perfection, qu’Il a plus de science que tous ceux qui ont une science, qu’Il est plus puissant que tous ceux qui ont une puissance et qu’Il a une volonté qui se réalise en toute chose. Le terme (‘ayna) vient donc pour interroger au sujet de la localisation dans l’espace et il vient également pour interroger au sujet du mérite et de l’éminence. Toute la question revient finalement à dire que le Hadîth qui est connu sous le nom de Hadîthou l-Jariyah, que les assimilationnistes (mouchabbihah) retiennent en s’attachant à la version rapportée par l’Imam Mouslim, ce Hadîth n’est pas jugé SaHIH par les savants du Hadîth. Et ceci pour deux raisons :

1- Parce que le Hadîth est moudtarib [mouD-Tarib : Hadîth rapporté avec des versions incompatibles et qui ne sont pas conciliables entre elles. Les savants ont dit qu’on ne peut se référer à un Hadîth mouD-Tarib pour la croyance]. Le Hadîth a effectivement été rapporté par l’Imam Mouslim tel que nous l’avons cité mais il a aussi été rapporté dans les termes : (Qui est ton Seigneur ?) auxquels elle aurait répondu : « Allâh », de même que par les termes : (‘ayna l-Lâh) après lesquels elle aurait pointé le doigt vers le ciel. Il a enfin été rapporté dans les termes :

« أتَشهَدينَ أن لا إلـه إلاّ الله »

(‘atach-hadîna ‘an lA ‘iLâha ‘il-la l-Lâh)

Ce qui signifie : « Témoignes-tu qu’il n’est de dieu que Allâh ? » auxquels elle a répondu : « oui ». Il lui a dit ensuite :

« أتشهدين أنِّي رسولُ الله »

(‘atach-hadîna ‘annI raçOUlou l-Lâh)

Ce qui signifie : « Témoignes-tu que je suis le Messager de Allâh ? » et elle a répondu : « oui ».
Cette dernière version a été rapportée par l’Imam MAlik dans son livre Al-Mouwatta’. Or l’Imam MAlik est plus fort dans la science du Hadîth que l’Imam Mouslim car sa chaIne de transmission est plus courte ; en effet, il n’y a entre lui et le Prophète que trois ou quatre rapporteurs du Hadîth.

2- La seconde raison est que les versions comportant l’expression (‘ayna l-Lâh) contredisent les fondements de la Loi (al-‘ouSOul). En effet cela fait partie des fondements de la Loi révélée (charî`ah) de ne pas juger quelqu’un musulman sur sa parole : (Allâh fi s-samA’). Cette parole est en effet commune aux différents courants des gens du Livre ainsi qu’à d’autres groupes. La seule chose reconnue dans la Loi révélée par Allâh, c’est ce qui a été rapporté dans le Hadîth moutawAtir que nous avons cité précédemment, c’est-à-dire qu’on ne juge quelqu’un musulman que sur sa prononciation des deux témoignages.

Quant à leur façon de citer comme preuve le verset : (‘a’amintoum man fi s-samA’), la réponse à leur faire est que l’expression (man fi s-samA’ ) désigne les anges et que le mot (man) – qui signifie dans la langue arabe aussi bien « celui qui » que « ceux qui » – ne désigne pas Allâh. Cette ‘Ayah n’est donc en rien une preuve que Allâh serait dans le ciel.

En effet, si les anges recevaient de la part de Allâh l’ordre de faire engloutir par la terre ceux qui vouent l’adoration à autre que Allâh, ils le feraient.

De même pour le verset suivant qui concerne des vents puissants. Si Allâh leur ordonnait de le faire, les anges pousseraient les vents sur les mécréants qui seraient ainsi exterminés. Tel est la signification de la ‘Ayah de sôuratou l-Moulk :

« أَأَمِنتُم مَّن فِي السَّمَاء أَن يَخْسِفَ بِكُمُ الأَرْض »

(‘a‘amintoum man fi s-samA’i ‘an-yakhsifa bikoumou l-‘arDa )

et de la ‘Ayah qui la suit :(‘am ‘amintoum man fi s-samA’i ‘an yoursila `alaykoum hasibA ) c’est-à-dire des vents très puissants. Ces versets sont interprétés conformément à ce qui a été rapporté dans le Hadîth SaHIH :

« إرحمُو من في الأرضِ يَرحَمُكُم من في السَّماء »

(‘irHamOU man fi l-‘arDi yarHamoukoum man fi s-samA’)

Qui signifie : « Soyez miséricordieux envers ceux qui sont sur terre, ceux qui sont dans les cieux seront alors miséricordieux avec vous ». Ce Hadîth a également été rapporté dans les termes suivants :

« إرحمُو أهلَ الأرضِ يَرحَمُكُم أهلُ السَّماء »

(‘irHamOU ‘ahla l-‘arDi yarHamoukoum ‘ahlou s-samA’ )

qui signifient : « Soyez miséricordieux envers les habitants de la terre, les gens du ciel seront alors miséricordieux avec vous ». Cette version explique que ce qui est visé par l’expression (man fi s-samA’) dans la première version du Hadîth et dans la ‘Ayah : ce sont les anges car ce sont eux les habitants des cieux. En effet, on ne qualifie pas Allâh par l’expression : (‘ahlou s-samA’ ) « les gens du ciel ». Cette expression concerne bien les anges car ce sont eux les gens des cieux. Voilà la réponse à donner aux assimilationnistes, quand ils se servent de ces deux versets pour appuyer leur mauvaise croyance que Allâh serait dans le ciel.

De même pour tous les versets non explicites auxquels ils s’attachent et qui, en apparence, pourraient donner l’illusion que Allâh serait un corps localisé dans la direction du haut, qu’Il bougerait, qu’Il se déplacerait du haut vers le bas jusqu’au ciel de ce bas monde et qu’Il descendrait sur terre au jour dernier avec les anges, comme dans le cas de la ‘Ayah :

« وَجَاء رَبُّكَ وَالْمَلَكُ صَفًّا صَفًّا »

(wa jâ’a Rabbouka wa l-malakou Saffan Saffâ)

dont le sens apparent est que Allâh viendrait avec les anges rang par rang, toutes ces ‘Ayah doivent impérativement être interprétées par un autre sens que le sens apparent.

Nous leur disons que tout verset non explicite qui serait pris selon le sens apparent impliquerait des contradictions dans le Qour’ân alors que le Qour’ân en est absolument exempt. Si ces versets étaient interprétés selon le sens apparent, ils contrediraient d’autres versets non explicites dont le sens apparent donne l’illusion que Allâh serait dans la direction de la terre, comme par exemple Sa parole :

« وَلِلّهِ الْمَشْرِقُ وَالْمَغْرِبُ ٍفَأَيْنَمَا تُوَلُّواْ فَثَمَّ وَجْهُ اللّهِ »

(wa li l-Lâhi l-machriqou wa l-maghribou fa‘aynamA touwallOu fathamma wajhou l-Lâh )

[sOurat Al-Baqarah / 115]. Le sens apparent de ce verset est que Allâh serait aux horizons de la terre et que, quelle que soit la direction vers laquelle on se dirige dans la prière, vers le nord, vers le sud, vers l’est ou vers l’ouest, on se dirigerait vers Allâh Lui-même. Dans ce verset, ils n’ont pas retenu ce sens-là et ils ont bien délaissé le sens apparent ! On leur dit : Ce sont tous des versets du Qour’ân et pourtant vous ne prenez pas le sens apparent des versets dont le sens apparent est que Allâh serait sur terre ou ce qui est de cet ordre, comme le verset :

« وَقَالَ إِنِّي ذَاهِبٌ إِلَى رَبِّي سَيَهْدِينِ »

(wa qAla ‘innI dhâhiboun ‘ilA RabbI sayahdîpn )

[sôurat AS-Saffât / 99]. Ce verset relate l’histoire de notre maître ‘IbrAhîm qui a dit, lorsqu’il a quitté son peuple qui avait refusé de lui obéir et n’avait pas accepté d’abandonner l’adoration des idoles : (‘innI dhâhiboun ‘ilA RabbI). Le sens apparent de ce verset est que Allâh se trouverait en Palestine car c’est bien là-bas que notre maître ‘IbrAhîm avait l’intention d’aller. Vous ne prenez pas le sens apparent de ce verset ni du précédent.

Pourquoi retenez-vous le sens apparent dans certains cas et ne le faites-vous pas dans tous les autres cas, alors que ce sont toutes des ‘Ayah du Qour’ân ? C’est-là un jugement arbitraire de votre part c’est-à-dire un agissement sans aucun fondement.

Pour ne pas aboutir à une contradiction dans le Qour’ân, il n’y a pas d’autre choix que de donner un autre sens que le sens apparent à tous les versets non explicites dont le sens apparent fait croire que Allâh serait localisé dans la direction du haut ainsi qu’à tous les versets dont le sens apparent donne l’illusion que Allâh serait dans la direction du bas. Il est obligatoire de ne pas les prendre dans leur sens apparent : les uns comme les autres doivent être interprétés.

Voilà ce que les savants de Ahlou s-Sounnah ont dit : On interprète sans comment ni forme ni endroit en disant : On interprète conformément à ce qui est digne d’être attribué à Allâh. Ainsi dans le verset :

« الرَّحْمَنُ عَلَى الْعَرْشِ اسْتَوَى »

(Ar-RaHmAnou `ala l-`archi stawA)

il faut exempter Allâh de la localisation ou de la position assise sur le trône.

Et dans le verset :

« فَأَيْنَمَا تُوَلُّواْ فَثَمَّ وَجْهُ اللّهِ »

(fa’aynamA touwallôu fathamma wajhou l-Lâh)

nous disons : (fathamma qiblatou l-Lâh) comme l’a dit l’un des savants du Salaf, Moujâhid, l’élève de Ibnou `AbbAs, que Allâh les agrée tous les deux : (wajhou l-Lâh ) signifie donc : la qibLâh que Dieu agrée pour votre prière surérogatoire lorsque vous êtes en voyage sur une monture.

Quant au verset :

« وَقَالَ إِنِّي ذَاهِبٌ إِلَى رَبِّي »

(wa qâla ‘innî dhâhiboun ‘ilâ Rabbî)

il signifie : « Je vais là où je peux adorer Allâh sans subir de mal », car le peuple de ‘IbrAhîm avait essayé de le tuer en le projetant dans le feu ; il en était ressorti sain et sauf mais cela ne les avait pas convaincus et ils avaient refusé de le suivre dans l’Islam.

Al-Boukhâriyy a rapporté que le Prophète a dit :

(( إذا كَانَ أَحَدُكُم في صَلاَتِهِ فَإِنَّهُ يُنَاجِي ربَّه فلا يَبْصُقَنَّ في قِبْلَتِهِ وَلاَ عَنْ يَمِينِهِ فَإِنَّ رَبَّهُ بَيْنَهُ وَبَيْنَ قِبْلَتِهِ ))

ce qui signifie : « Lorsque l’un d’entre vous est dans la prière, il est en train d’implorer et d’adorer son Seigneur. Qu’il ne crache pas devant lui ni à sa droite car la miséricorde de son Seigneur est entre lui et la qibLâh ». Le sens apparent de ce Hadîth est que Allâh se trouverait entre celui qui prie et la qibLâh. Or ce Hadîth a une chaîne de transmission plus forte que le Hadîth de Al-Jariyah. Il signifie que le musulman qui s’adonne à l’adoration de son Seigneur pendant sa prière, qu’il ne crache pas en direction de la qibLâh ni à sa droite car la miséricorde de son Seigneur se trouve entre lui et la qibLâh.

Al-Boukhâriyy a également rapporté de ‘AbOu Môuçâ Al-‘Ach`Ariyy que le Messager de Allâh a dit :

(( ارْبَعُوا على أَنفُسِكُمْ فإنَّكُمْ لا تَدْعُونَ أَصَمَّ ولا غَائِباً ، إنَّكم تَدْعُونَ سميعاً قَرِيباً ، والذي تَدْعُونَهُ أَقْرَبُ إلى أَحَدِكُمْ مِنْ عُنُقِ رَاحِلَةِ أَحَدِكُمْ ))

Le sens apparent du Hadîth signifie que Allâh serait plus proche de la personne par la distance que le cou de sa propre monture . En réalité, ce Hadîth signifie : « épargnez-vous et ne vous efforcez pas d’élever beaucoup la voix dans vos takbIr et vos évocations car rien n’échappe à l’ouïe, à la vue et à la science de Allâh `azza wa jall, Il sait absolument tout de vous ». Il est Celui Qui sait tout de vous, Qui entend tout et Qui exauce ce qu’Il veut à qui Il veut. Il n’est donc pas question ici d’une proximité physique, comme le cou de votre monture serait proche de l’un d’entre vous, mais du fait que Allâh sait tout de vous en tout instant et où que vous soyez.

En résumé : Celui à qui Allâh a accordé la bonne compréhension et qu’Il a guidé vers la vérité aura su que l’Islam est la religion de l’exemption de Allâh de toute ressemblance avec les créatures et que Allâh existe sans comment et sans endroit.

La louange est à Allâh le Créateur du monde. Cette explication est destinée à montrer que les assimilationnistes –les mouchabbihah– n’ont aucune preuve ni dans le Qour’ân ni dans le Hadîth que Allâh serait dans le ciel ou au-dessus du ciel. En effet, la croyance de tous les musulmans est que Allâh existe sans endroit et sans comment.

Allâh ta`âlâ dit :

«قُلْ هَلْ يَسْتَوِي الَّذِينَ يَعْلَمُونَ وَالَّذِينَ لا يَعْلَمُونَ»

(qoul hal yastawi l-ladhîna ya`lamôuna wa l-ladhîna lâ ya`lamôun)

ce qui signifie : « Dis : Sont-ils équivalents ceux qui ont la science et ceux qui ne l’ont pas ? ».

Et le Messager de Allâh a dit :

« طَلَب العِلْمِ فَرِيضَةٌ على كُلِّ مُسْلِمٍ »

(Talabou l-`ilmi farîDatoun `alâ koulli mouslim)

Ce qui signifie : « Quérir la science est une obligation pour tout musulman », [rapporté par Al-Bayhaqiyy].

الحمد لله رب العالمين

La louange est à Allâh, le Créateur du monde.

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